mercredi 28 avril 2010

Anchorage

Après 26 heures de voyage et 2 escales nous sommes arrivés à l'aéroport d'Anchorage à 2h30 du matin. Bien que nous voulions dormir dans un bon lit moelleux, on a dormi comme des pauv'bêtes sur les sièges de l'aéroport, car ça ne valait pas le coup de chercher un hôtel à cette heure là.

Puis vers 7h00 on décide de se rendre en ville pour trouver un hôtel pour la prochaine nuit et pour pouvoir déposer nos bagages (6 sacs en tout). On a trouvé un hôtel un peu miteux mais pas trop cher et on part à la découverte de la ville.

On se ballade, on prend un petit déjeuner et on s'aperçoit très vite que cette ville est assez moche. Il n'y a rien à faire et on entends des avions décoller toute les 5 minutes. On s'organise pour faire les courses demain en bus, pour un mois d'expé ! Ça va être sympa ça.

Pour résumer, on est atomisés par le voyage et un peu déçu par cette ville, mais on nous avait prévenu que c'était pas Montmartre. Il faut vite que l'on rejoigne Talkeetna, que l'on règle les papiers pour accéder au Park national du Dénali et qu'ensuite on soit dans notre élément, la montagne.
Bonne journée à toutes et tous.

mercredi 21 avril 2010

Bourse Expé® pour un nouvel engagement !

Bourses Expé® 2010 : Un projet d'expédition original, dans le cadre d'un sport de montagne, qui se déroule entre le 1er mai 2010 et le 30 juin 2011 ! Je viens d'apprendre que nous sommes Lauréat. Rendez-vous est pris vendredi 23 avril au siège social d’Expé à Pont-en-Royans, pour la remise à 5 équipes de lauréats d’une bourse Expé® 2010. Une super occasion pour rencontrer tous les partenaires, partager toutes nos envies et finaliser la préparation de notre expédition.

Vous allez me dire : Mais où il va encore celui-là ?!

Après avoir fait un peu de big wall au Groenland, un peu d'altitude au Pérou et au Népal, avoir connu la tempête et le mauvais temps en Patagonie et bien on va réunir tout ça au même endroit.

Ça va se passer en Alaska et ça va envoyer du lourd côté mixte cette fois, avec des faces de 2000 à 3000 mètres sur le toit de l'Amérique du nord, Le Denali.

Je vous prépare un petit topo rien que pour vous, af
in que vous puissiez être à mes côtés durant ces 6 semaines.
Je pars de France mardi 27 avril, c'est très bientôt, en compagnie de Benjamin Guigonnet, mon pote de cordée avec qui tout roule. Je suis impatient d'en découdre avec ce massif nouveau et lointain. Alors s'il te plait, petit nuage de cendre, barre toi !

Les Bourses Expé® 2010 sont organisées en partenariat avec le Club Alpin Français (FFCAM), la Ville de Grenoble, The North Face, Montagne magazine, Beal, Petzl et Nouvelle Frontière.



dimanche 18 avril 2010

"Pas de répits au Denali"

Ben Guigonnet et moi-même vous présentons notre prochain projet « imminent ». Cette fois-ci cela va se passer en Alaska. Explication simple et rapide afin de vous situer les objectifs et vous donner une idée plus précise et vous permettre de suivre un peu mieux ce qui se passe sur place, lorsque les prochaines nouvelles seront publiées.

Tout d'abord je pose le décor : la carte du coin avec le camp de base et les montagnes alentours. (un carré = 1 mile)
Pour commencer, acclimatation sur des voies plus ou moins faciles (tracé vert sur la carte) et ensuite direction notre premier objectif.

- Le premier, "Moonflower Butress" ou "North Butress" (tracé jaune sur la carte) au Mont Hunter 4440 m
2000 mètres de face nord en grade 6, 5b et une longueur de A2. Et après, ce n'est pas fini, il faut redescendre par une longue arête de 5 kilomètres.

Juste après cela nous allons finir notre acclimatation en montant par la voie normale du Denali, en prenant le soin de laisser une tente, de la nourriture et des skis afin de nous mettre à l'abri pour un peu de repos et redescendre plus vite au camp de base.

- Le deuxième objectif, la "Slovak Direct" (tracé bleu sur la carte) dans la face sud du Denali. Cette face est l'archétype même de l'engagement total en montagne. Une fois dedans et bien engagé, l'ampleur de cette face fait qu'il est difficile de redescendre.

Voici le gros morceau de l'expé, 3000 mètres de face, dont quasiment 2000 m de goulotte en grade 6 et une longueur en 5c expo. Le bel éperon, juste à gauche du tracé rouge, c'est le fameux "Eperon Cassin".

Voilà ce que va être notre petit terrain de jeu durant 5 semaines.

Le blog sera réactualisé une à deux fois par semaine grâce au téléphone satellite par l'intermédiaire de ma mère (comme d'habitude). Il n'y aura pas forcément beaucoup de photos car la connexion satellite coute très cher mais s'il y a de beaux clichés, ne vous inquiétez pas, je sacrifierai quelques unités pour vous en faire profiter.

vendredi 16 avril 2010

Un petite goulotte bien technique

Jeudi 15 nous avons fait avec Thomas Vialletet une goulotte à la Têtes de Sainte Marguerite, "La marguerite effleurée". Cotée ED- pour 400m de haut, elle ne paraissait pas très dure sur le topo. Et pourtant elle a su me donner des frissons.
On part de Gap assez tôt car il y a quand même 1h30 de route et 1h00 de marche. L'accès en ski est pratique s'il on prend le soin de passer par le bon endroit. Thomas en fera les frais lorsque nous nous retrouverons à essayer de traverser une toute petite rivière. Il zippe sur un caillou glacé et c'est la punition, chaussure mouillée. Résultat, on fera un petit feu au pieds de la goulotte pour faire sécher sa chaussette.

Séchage à l'ancienne

Une fois cela terminé nous remontons le couloir de "la compagnie des glaces" bien rempli de neige et prenons la bifurcation pour notre petit projet du jour.

Bien rempli et en neige dure le couloir fut remonté avec les bâtons ; on a apprécié
La première longueur est la plus dure et c'est moi qui m'y colle. Du bas, je savais que ça allait être dur mais le combat fut terrible dans ma tête car les protections n'étaient pas terribles et difficiles à trouver.

Sur la photo ça n'a l'air de rien mais c'est rude, je vous l'assure

Dix mètres de difficulté, de la neige plus ou moins consistante à 90° puis une traversée à gauche en mixte puis du dry et tout cela à protéger bien sûr. J'ai bien trouvé une cornière mais elle m'est restée dans les mains. Mes Nomic ont encore un peu souffert dans cette longueur, car j'ai tout essayé afin de me protéger :
- Pose de pitons, sans marteau ! (Heureusement Petzl va bientôt remédier à cela sur les nouveaux Nomic).
- Martelage de coinceurs avec la lame car je ne pouvais pas faire autrement.
- Dégagement des fissures bouchées par la glace, à grand renfort d'étincelles. J'avais mal lu le topo et je pensais que c'était du libre en M6. En fait c'est du M6 et/ou A1, notez la différence du "et /ou A1". J'ai réussi ces 10 mètres en 1 heure !!! Et j'étais bien content d'avoir réussi, car je me suis posé plusieurs fois les questions : "qu'est-ce que je fout là ? Pourquoi je ne redescendrais pas ?". Je crois que j'étais encore une fois à la limite de la chute, mais bon ...

Tom me rejoins au relais

La suite est plus classique même si quelques courts passages sont raides et peu protégeables.

Tom en action, au dessus de lui un petit passage à 100° qui ne paye pas de mine ...

Les broches sont pour le mental et le rocher un peu trop compact pour y mettre des friends.Une belle longueur originale en mode "renfougne" comblera notre gestuelle montagnarde.

Plus c'est étroit et plus c'est bon ...

On finira par faire de la corde tendue lorsque l'inclinaison nous l'a permis.

Une bien belle journée pour Deux Gapençais avec la banane aux lèvres.

J'en profite pour vous dire que Thomas est un photographe talentueux, n'hésitez pas à aller voir son site Internet : www.escape-photography.com. Il a tout dernièrement gagné le concours photos PETZL et du coup empoché sont propre poids en matos PETZL. Une photos à couper le souffle, sans trucage.