lundi 18 février 2013

Les racines du fiel

-->

Ben Guigonnet et Max Bonniot, sont passé à la maison, pour prendre quelques infos et me proposé de grimper ensemble. Ils ne savaient pas trop quoi faire mais ils voulaient en chier, ça c’est sûr.
Les plans s’échafaudent les uns sur les autres mais rien n’emballe vraiment tout le monde. Jusqu'à ce qu’une vieille image des racines du ciel me revienne. Il me semblait qu’une fissure parcourait le mur sous la deuxième racine, qui permettrais de faire une ascension direct et par la même occasion ouvrir une variante pour que cette ligne soit plus souvent parcouru.
Une fois que la ligne des « Racines du ciel » fut envisager, je senti le regard de mes deux compères s’écarquiller. C’est sûr j’avais capté leur attention. C’est une ligne majeure que peu de personnes ont gravi au regard des conditions exceptionnelles qui faut.

En effet, deux sections de glace ne sont quasiment jamais en conditions ensemble, permettant de gravir cette ligne. 
Les racines comme vous la verrez souvent
L'année exceptionnelle de 2006
Je les préviens direct, en leur disant que s’il on se lance là dedans ce sera long et dur. Il sont heureux et moi j’ai trouvé des potes aussi fou que moi pour aller jouer les délinquants de l’inutile.
On décide de prendre un perfo et des goujons histoire d’avoir des protections fiables et que les répétitions soit possible plus souvent dans l’avenir.
Réveil 5h00, les potes passent me prendre à 5h30, parking à 6h00 et c’est parti pour une très longue journée. Montée en ski de rando, la nuit est encore bien noire lorsque j’attaque la première longueur en grade 6. C’est mythique, raide et sculpté à souhait  avec d’énormes méduses à contourner.
Max à l'air de s'amuser
J’enchaîne sur la deuxième longueur en glace dans sa première moitié puis en mixte ensuite. Nous sommes juste derrière la première racine sous un gros devers.
La ligne passe en traversée en 6b pour récupérer de la glace loin à gauche, mais il n’y en à pas. Nous décidons de forcer le passage en passant droit dans le devers en A0, et de prendre pied sur la première racine. Ben s’en charge et se régal avec cette nouvelle longueur en grade 6 avec un gaz de fou.
Ben dans la L3
Nous sommes à présent sur la tâche centrale de la ligne et la partie suivante pour récupérer la glace est longue et parait assez horrible. Il nous reste peu de spits, se sera un peu de libre, du dry et de l’artif, une bonne baston quoi.
Ben dans L4
Il va mettre 1h30 avant de rejoindre la glace. C’est suis une belle escalade sur glace raide et Ben plante 2 spits dans le toit pour faire relais. Nous montons à notre tour tant bien que mal, nous aussi en artif. Cette longueur restera en artif même en second.
Ben fait le relais dans le toit
Max s’occupe du dernier petit surplomb en traversant sur une draperie. Nous voulions Ben et moi qu’il se paye le plus beau vol sans conséquence de sa vie. Mais Max à assurer le coup même avec une bonne zipette qui lui a valu quelques beaux cris et insultes qui sortaient tout droit du cœur.
Max au départ de sa longueur très impressionnante
La suite deviens plus classique et c’est à la tombé de la nuit que nous redescendons en rappel.
Nous baptisons cette variante « les racines du fiel ».
Premier passage en rocher,  4 spits et un piton dans un gros toit, A0, grade 6. Deuxième passage M5, A2, grade 6 sur 40 mètres(5 pitons et 6 spits) cette cotation est toujours d’actualité même avec l’équipement en place, tellement le rocher est putride.
La ligne direct directe des racines du fiel

Gorzderette 2013, fête ses 10 ans !!!

Cette année, le rendez-vous était pris, l’inscription envoyée illico dès l’ouverture du site. Le dixième anniversaire de la Gorzderette, nous devions y être.
Toujours la même équipe, avec Ben Brochard, le duo de choc. Ensemble on est intouchable.
L’année dernière nous avions remporté pour la deuxième fois les lapins « Gorz », le mâle et « Derette » la femelle. Et on s’était juré de les ramener l’année d’après. La première année, ils ont fini dans une ferme dans le Vercors, ils sont toujours en vie d’ailleurs, mais impossible de les arracher à leur nouveau propriétaire.
Et bien après plus d’un an, 15 lapereaux et quatre déménagements, nous les avons ramené sains et saufs et surtout trois kilos de plus chacun. Et cela ne fut pas une mince affaire, car ces bêtes là, ça mange et ça chie tout les jours. Ils ont résisté à des températures étouffantes ainsi que glaciales lors d’un long séjour dans l’arrière pays niçois, et oui la saison de guide n’est pas tout à fait compatible avec la garde de lapins.
Vous l’aurez compris gagner  à la Gorzderette, c’est la merde et ça coûte cher en entretien…
C’est pour cela qu’avant de les ramener à Champagny, j’avais contacté Dom, le responsable de cet événement, histoire de négocier la garde des lapins en cas de victoire, en lui disant, en raccourci : « démerde toi, mais on n'en veut plus ! »
Ben avait bien proposé d’en ramener une dizaine et de les distribuer par tirage au sort, ou bien de ramener tout les animaux de la ferme (cochons, poule, canard …) mais trop contraignant au final.
Je pris la décision pour cette dixième édition de nous déguiser Ben et moi en « Lapins crétins ». Un en noir et l’autre en blanc, ça semblait logique pour la Gorzderette.
C’est donc avec les déguisements, les lapins et la bonne humeur que nous nous sommes rendu à Champagny-En-Vanoise.
Pour la dixième, l’organisation a prévu les choses en grand. Treize épreuves nous attendent et plus de 540 participants, ça va donner.
Le samedi matin 8h00 pétante, nous sommes à l’accueil des inscriptions pour récupérer le sésame afin de participer aux épreuves. Nous porterons le dossard numéro 10 pour la dixième équipe inscrite. Ça c’est un signe.
De nombreuses nouvelles épreuves ont fait leur apparition et notamment la « Slush-line ». C’est une slack-line au dessus d’une piscine d’eau mélangée à de la neige et du gros sel, pour ne pas que ça gèle.
La « gastounette », une traversée d’étriers à un mètre du sol.
Le derby du « 100m », ou tous les coups sont permis, pour arriver premier.
Le « tas de bois » à déplacer.
La recherche « Arva ».
Et enfin la « figure à dix ».
Tout cela en plus des traditionnelles épreuves chères à la Gorzderette et qui en on fait sa renommée, le « Ski-arc », la « Glace », La « course d’orientation », la « cordée », le « Surf de fond », les « Raquettes tandem », et enfin la « Luge à foin ».
Comme à l’habitude on enchaîne vite les épreuves pour être sûrs de toutes les faire. Tout se déroule bien et nous signons quelques bonnes performances dans une très bonne ambiance.
Vient la fin de la journée et toutes les épreuves ont été validés, nous sommes bien fatigués et des courbature font déjà leur apparition, pourtant il reste encore la plus belle épreuve, celle de la soirée à bien arroser.
Le soir tout le monde est sous le chapiteau pour la délibération des résultats, qui cette année, comme ils l’avaient annoncé est tiré au sort. Ils n’ont pas pu traiter les milliers de résultats et le podium est constitué d’équipes au hasard, juste énorme.
C’est seulement le lendemain matin que nous saurons que nous sommes les vainqueurs officieux de cette dixième édition.
Nous détenons par la même occasion le record de victoire sur cet événement, trois en tout !!!
C’est promis l’année prochaine on laisse notre place …