mardi 21 mai 2013

Face Nord du Râteau : Voie Cambon - Francou




Ça y est, l'appel de la montagne est trop fort ...
On décide avec "Mémé" de faire une petite visite au Râteau. Et on prend la voie Cambon - Francou comme défouloir

On se renseigne auprès de quelques répétiteurs mais il nous en apprennent autant que le topo. Les sacs sont près, nous sommes à La Grave, il est 15h30, le soleil brille, il fait très chaud. On se dit qu'on fait bien de se mettre au frais demain, avec cette canicule qui nous plombe.
Nous voulions dormir dans le resto à 3200m, mais une surprise nous attend, l'aide cuistot du resto à invité quelques potes pour une soirée bien arrosée. Nous dormirons au final dans la gare du téléphérique, plus au calme.
Elles sont belles, non ?
Une fois le repas avalé nous nous endormons paisiblement, le réveil est prévu pour 3h30 le lendemain.
Nous partons vers 4h20 après avoir rangé toutes les affaires et laisséles skis au resto, des fois qu'on rate la benne...
Ah oui j'ai oubliéde dire que demain la météo est horrible, neige iso 0°C à 1000m, du coup il ne faut pas traîner.
Nous accédons aux pans de rideau et vers 6h00 on attaque à remonter les pentes qui mènent à la rimaye.
Première frayeur lorsque voulant la franchir un bon "WOUUF" se fait sentir. Une belle fissure de 5 mètres de long se trouve juste au dessus de nous. On la franchit un peu plus loin et là rien ne bouge, sauvés.
Le tracé du topo est peu précis et nous décidons de nous diriger vers un grand dièdre gris clair de 120 mètres. Et oui armé de nos piolets et crampons, c'est là ou nous nous sentons le plus à même de grimper rapidement. Il s'avèrera que c'était plus à droite, dans des dalles compactes.

Ce dièdre se déroule en 4 longueurs, il y a des fissures mais aussi de bons blocs à éviter afin de ne pas finir écrasés. Ça grimpe dur dans chaque longueur, mais sans être extrême.
On fini par retrouver le bon cheminement en haut de la première tour. La suite parait beaucoup plus sain et la grimpe est très agréable.
On sort à la deuxième tour et la longueur avec la "crête de coq" est très impressionnante car la neige est bien présente dessus.
La suite fut mémorable arrivés sur l'arête faîtière du Râteau.
Normalement le retour, en été, est assez rapide et facile, il suffit de descendre un peu côté sud et de traverser sous l'arête pour rejoindre le col de la Girose.
Mais avec toute cette neige humide en face sud, c'est juste mission impossible.

Mémé parvient à tirer une longueur en traversée de 50 mètres en une heure, je le rejoins, non sans mal. Des coulées de neige lourde partent sous les pieds, nous n'avons aucun bon ancrage, je tombe 2 fois en second. Mémé me crie dessus en me disant que je ne dois pas tomber car le relais qu'il à fait est plus que moyen, mais je donne tout pourtant...

Dans ma tête il est impossible de continuer comme cela.

A cela il faut rajouter le mauvais temps qui vient sur nous à grand pas. On ne l'avait pas vu venir, il était prévu pour le lendemain et nous sommes à présent dans un épais brouillard.
Une fois arrivé à lui et profitant d'une éclaircie nous décidons d'un commun accord de nous faire hélitreuiller au vu des conditions et du mauvais temps prévu pour demain qui est déjà en train de nous arriver dessus.
En effet il nous fraudait bien 6-8 heures pour faire cette satanée traversée jusqu'au col et nous ne voulons pas finir comme les Italiens perdus dans le mauvais temps à la Barre des Ecrins et nous retrouver un peu refroidis.
La suite s'enchaîne vite, il faut remonter en artif à l'arête afin que l’hélico nous récupère plus facilement.
Il arrive et nous sommes évacués très rapidement, ouf.

Après cela c'est notre fête arrivés à La Grave, tout le monde est déjà au courant et nous devons payer notre tournée pour ne pas nous faire huer sur la place du téléphérique.

Enfin bon, plus de peur que de mal.
Nous aurions du partir un jour plus tôt pour pouvoir nous garder un peu plus de marge par rapport à ce mauvais temps de vendredi, mais les expériences sont toujours bonnes à prendre lorsque ça finit comme cela.